Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 21:26

Si vous passez par Crécy ou dans l’un des villages voisins, il y a deux choses dont on vous témoignera encore volontiers de nos jours sur la bataille …

La première est que le vent fait baisser les têtes, sifflant parfois dans les roseaux, il rappelle aux passants les volées de flèches meurtrières…

La seconde est que le sang coula tant, qu’un ruisseau mêlant le liquide des êtres s’est formé et coula plusieurs jours durant… 

 

Le lieu de la bataille :

 

Le plateau sur lequel se déroula la bataille est assez étendu pour qui n’est jamais venu sur-le-champ de bataille.

Une longue route la D938 venant par la D928 vous fait longer le sud d’Estrées lès Crécy puis passer devant la Croix du roi de Bohème, laquelle symbolise le lieu où tomba Jean 1er l’infortuné aveugle.

Vous vous tenez alors côté français, à près de deux milles mètres de la ligne des archers anglais, à la droite de laquelle commande le fils d’Edouard III, le prince noir.

Rien ne subsiste hormis ce monument, il est fort probable qu’une fosse commune renferma les restes brulés des victimes, celles-ci furent à l’évidence dépouillées de toutes richesses.  

 

  Réfléchir à la cohérence d’un champ de bataille :

 

 Le plateau (+ ou – 75 mètres d’altitude ) est de nos jours laminé par des années de labours, d’agriculture intensive et on peut tout à fait normalement imaginer qu’il fut tout autre à l’époque de la bataille.

La craie d’aujourd’hui a remplacé peu à peu ce qui fut sans doute une terre fertile, bien chargée en éléments, colorée d’un marron soutenu.

Ces terres se sont déplacées plus au sud au gré de la dénivellation, des intempéries et des retenues que forment çà et là les coteaux.

Il va très certainement de soi qu’aucune culture n’y trouva place bien que le lieu fut bien dégagé de toute haute végétation, quelques arbres peuplaient le lieu et la plaine d’aujourd’hui est a imaginer avec des arbres disséminés, on peut certainement penser aux peupliers communs et plus encore aux bouleaux.

Les herbes et la futaie clairsemée sont sans aucun doute la vraie végétation du champ de bataille de l’époque encore faut-il penser aux ravages que fait une armée occupée à se protéger de pieux de bois qu’il faut bien prélever.

Concernant les distances et l’évolution même de la bataille, les historiens n'en font jamais mention, ceci est à repenser sérieusement pour avoir une idée plus réelle de l’épicentre de la bataille.

Du contexte géographique pur, et compte tenu des capacités offensives des armes qu’elles soient arcs ou arbalètes, qu’enfin un orage aurait distendu les cordes de ces armes annihilant leur puissance comprimant d’autant plus les distances efficaces, on peut penser que le champ de bataille est limité sur une bande ne dépassant pas 600 mètres de profondeur.

La théorie tactique préconise que l’armée anglaise se tenait en ligne, qu’aucun mouvement de celle-ci n’est d’ailleurs relaté, celle-ci subit l’assaut d’arbalétriers puis d’une cavalerie suivie d’un contingent d’hommes à pieds formé de milices.

Ces paramètres pour qui voudrait rassembler sur un diorama la totalité du champ de bataille au 1/72 ramènerait à 8 mètres cette profondeur, la longueur matérialisée sur le terrain partant de Crécy d'une part à Wadicourt d'autre part, soit environ 2 km donc à peut près 26 mètres à l'échelle 1/72.

Une maquette de 8 m x 26 m contiendrait sans aucun doute plusieurs dizaines de milliers de figurines, voilà en quoi une vue d'un tel carnage ramenée à cette échelle ne laisserait personne indifférent.

C'est d'ailleurs tout l'attrait de cette échelle, si on pouvait (certains l'ont déjà réalisé) reconstituer le champ entier on comprendrait mieux certains mécanismes de foule et comment on en arrive à de tels carnages.

 

  Des pieux pour défense :

 

C’est au cours de leurs campagnes au nord de l’Angleterre que les armées y comprirent l’intérêt de ce moyen de défense.

La tactique est donc de faire face à une armée, par la tenue d’une ligne pourvue de tout ce qui permet l’arrêt brutal d’une charge de cavalerie en gardant les moyens de contre-attaquer.

Le film Braveheart illustre parfaitement cette tactique donnant la victoire à des écossais bien démunis mais déterminés face à une armée anglaise parfaitement équipée qui prendra une leçon dont elle tirera tous les enseignements.     

  

IMG_1989.jpg

 

Les pieux sont plantés sur le socle

IMG_1994.jpg

Vue du dénivelé et de la ligne de défense

 

IMG_1998.jpgArchers à poste derrière la ligne de pieux

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Histoire, maquettes et figurines 1/72
  • : Ici la maquette au 1/72 est reine, cette échelle j'y suis fidèle depuis 35 ans. C'est par la figurine que nous traversons l'histoire des hommes. Les scènes ou dioramas rassemblés sur ce blog l'ont été après une étude sérieuse de chaque sujet, qui dira après que maquette et culture sont incompatibles?
  • Contact

Sites Amis